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Des pommes… rouges

Il est un supermarché pas loin de chez moi, ce genre de magasin où à peine franchi le seuil, on se met à voyager.

Quand j’y vais, c’est pour dépanner, et je sais que je vais rarement manger bio et local en m’y rendant.

Sur tous les produits, il y a peu d’information, et d’ailleurs peu de logique dans l’agencement de ceux-ci: on trouve des biscuits au chocolat au rayon apéro et au rayon dessert.

Donc, voilà, on se sert en fermant un peu les yeux sur la qualité de ce qu’on va manger.

Un truc qui m’a amusée, c’est l’information liée aux produits frais. Juste un nom de fruit et de légume, sans plus de précision: ni provenance, ni label, ni rien. La seule indication que j’ai trouvée était sur les pommes.

Il est mentionné “pomme rouge” ou “pomme verte”. Comme si cela ne se voyait pas. Ainsi pour certains, une pomme n’est pas une golden, une gala, une granny smith ou une pink lady, avec des goûts et des fermetés propres. Non, une pomme n’est plus que rouge. Ou verte.

Comme n’importe quel objet que l’on décrirait par son apparence uniquement.

Participons!

Il y a quelques jours, j’ai participé à un événement de réseautage à Lausanne, orienté sur le tourisme durable et l’économie circulaire.

Après les interventions de cinq porteurs de projet s’inscrivant dans cette mouvance, un brainhack nous attendait.

Le principe? Un porteur de projet existant expose un problème concret qu’il rencontre, et des participants venant d’horizons divers réfléchissent ensemble et proposent des pistes de solutions.

Pour être honnête, c’est parfois le genre d’activité qui me bloque, de devoir brainstormer ainsi en groupe, dans un délai souvent court, sur un sujet qui m’est plus ou moins familier. Mais là, je me suis sacrément prise au jeu et j’ai adoré le principe.

J’ai pris conscience (même si cela m’est déjà arrivé à plusieurs reprises!) de la puissance de l’intelligence collective, et du regard de non-experts sur un sujet donné. Du coup, cela m’a donné envie de participer à d’autres choses de ce genre, et je me suis pris au jeu de la vaste démarche participative lancée par l’Etat de Genève, à retrouver sur participer.ge.ch

Plusieurs projets, qui en sont à des niveaux d’avancement distincts et touchant divers domaines (urbanisme, mobilité, culture, etc.), invitent la population à se prononcer, amener des idées, commenter celles des autres, etc.

Je trouve ça génial! Nous avons déjà de la chance en Suisse de pouvoir donner notre avis quatre fois par année sur des sujets variés, de lancer des initiatives, de déposer des pétitions, mais là, vraiment, quelle chance de pouvoir ainsi prendre part au développement de projets si concrets et concernants pour la plupart d’entre nous!

(J’ai d’ailleurs constaté que ce n’était pas si facile de faire des propositions concrètes – et réalistes… – pour améliorer la qualité de vie à Genève par exemple. On peut râler tout ce qu’on veut contre l’existant, mais lorsqu’il faut proposer des solutions,… l’exercice est intéressant!)

Cyberdépendance

J’essaie au quotidien de limiter mon utilisation des technologies de l’information et de la communication (ordinateur, smartphone) – avec plus ou moins de succès… – par conscience écologique mais aussi pour ma propre santé mentale.

Il n’empêche: être privée de mon ordinateur s’est révélé un sacré handicap… Cela faisait quelques semaines déjà qu’il montrait des signes de fatigue, et j’ai bien entendu attendu le dernier moment pour l’amener à réparer chez Itopie (suivez le lien pour connaître qui ils sont, ça vaut la peine!) Là-bas, ils m’ont dit: “ça prendra entre une semaine et dix jours” et j’ai pensé que je me débrouillerais très bien sans.

Pour travailler, j’ai ressorti le bloc-notes, les stylos et les crayons, parce qu’en tant que tel, même si c’est un peu plus lent, ça marche aussi. Mais ce n’était pas pareil: toutes les 3 minutes, il me manquait un document qui somnole sur le disque dur de mon ordi. Toutes les 5 minutes, je devais faire une recherche sur Internet qui s’avérait un peu laborieuse sur le petit écran de mon smartphone. Je ne parle même pas de répondre à un mail, qui se révèle vraiment fastidieux sur les minuscules touches d’un téléphone.

J’ai donc avancé comme je le pouvais sur des dossiers vraiment urgents, tout en constituant une liste de tâches que j’estime ne pouvoir faire qu’avec mon ordi (et les documents qu’il contient). J’ai essayé de penser à toutes les choses que je pouvais faire sans ordinateur pour avancer sur mes projets: lire, regarder des vidéos, aller rencontrer des gens intéressants et discuter, brainstormer sur de grandes feuilles de papier et puis, faire des activités reposantes ou stimulantes, hors écrans. Finalement, il me semble que cette expérience me permet d’être plus créative. Elle servira peut-être à m’habituer à ne faire que l’essentiel sur l’écran et à fonctionner autrement pour tout le reste. A suivre…

Avalanche de pain

Parfois, le soir, quand j’ai la flemme de cuisiner ou que je rentre tard d’un déplacement en Suisse romande, je vais voir l’application Too Good to Go.

Le principe est génial : brader à petit prix les invendus de magasins alimentaires ou de restaurants, pour éviter que ceux-ci ne doivent jeter des aliments. Et ainsi lutter contre le gaspillage alimentaire.

L’autre jour, c’était un samedi en fin de matinée que j’étais prise de paresse et que j’ai consulté ladite application. Une boulangerie à quelques minutes de chez moi écoulait ses stocks avant la fermeture du week-end.

J’ai payé mes 5.90 chf en ligne (pour un panier surprise équivalent à une somme de 20chf) et me suis rendue dans la boulangerie en question.

La vendeuse a commencé à préparer mon panier, en y mettant des quantités astronomiques de pains, croissants, viennoiseries, et autres pâtés. Quand je lui ai dit que ça me paraissait énorme, elle m’a répondu : « de toute façon, sinon, ça va finir à la poubelle ».

J’avais envie de rétorquer que le but n’était pas que tout cela finisse dans ma poubelle à moi, mais je ne voulais pas polémiquer…

J’ai pensé que tout cela était quand même un peu absurde : brader des invendus alimentaires (en sachant à l’avance qu’on va en avoir !), au lieu de simplement produire un peu moins.

Quitte à ce qu’à midi moins dix, le client se retrouve face à des rayons à moitié vides et se contente de ce qu’il reste. Mais à vouloir pouvoir proposer une diversité de produits jusqu’à la dernière minute, forcément on risque d’avoir des restes importants.

(L’idée de ce post n’était pas de critiquer l’application en question, qui reste à mon sens une initiative très positive dans le paradigme de consommation dans lequel nous vivons. Et puis, le fait de recevoir de grandes quantités de nourriture a cela de positif que cela pousse au partage : j’ai fait de nombreux heureux avec tout ce pain et ces croissants que j’ai amenés à différents pique-niques entre amis !)

(Ré)apprendre à se serrer les coudes

A priori, je ne pensais pas reprendre ce blog après l’été avec un sujet si polémique.

Je ne voulais même pas m’y atteler, à cette question, à n’importe quel moment de l’année.

Mais il y a là quelque chose qui bout en moi depuis quelques semaines déjà, et j’ai à cœur de l’écrire.

Voilà : avec ce Covid-19, et ce qu’on vit actuellement, il y a les pro- et les anti-masques.

J’ai en « amis » sur les réseaux sociaux quelques personnes qui appartiennent au second camp.

A chaque fois qu’ils/elles postent quelque chose, je sens que ça me tend.

Déjà parce que ce qu’ils/elles formulent a souvent quelque chose d’agressif et de négatif (appel au boycott, esprit d’opposition, insinuations complotistes, etc.)

Personnellement, je n’aime pas non plus porter de masque. Mais je ne veux pas appartenir au clan des anti-masques. En me demandant ce qui me heurte dans ce combat – un peu vain, à mon avis.

Et puis, j’ai compris.

Ce qui me tend, ce qui me heurte, c’est que ces anti-masques ont à mon sens, une seule et unique préoccupation : la défense de leur sacro-sainte liberté individuelle.

Ce n’est pas de porter un masque qui les dérange. Certain-e-s dénoncent l’absence d’efficacité certes, sur le plan sanitaire, mais ce qui leur pose problème, c’est le devoir d’obéissance. De soumission. A qui ? Pas à un groupuscule obscur ou à une entité aux intérêts privés, non : à l’Etat.

L’Etat même à qui on reproche souvent de ne pas faire, de ne pas faire assez, de se faire manipuler par de grandes entreprises et autres lobbys.

Ce qui me heurte, – et encore une fois je ne souhaite au fond pas raviver ce débat sur le Covid-19 dont on a un peu assez – , ce qui m’inquiète, c’est que le jour où l’on devra effectuer de vrais efforts, dans notre quotidien, pour survivre au changement climatique, le jour où l’on devra rationnaliser l’eau en été, limiter notre consommation de chauffage en hiver, ne plus prendre l’avion que pour des motifs de déplacement impérieux, etc., ce seront ces mêmes personnes qui revendiqueront leur liberté, leur confort, et le refus qu’on leur impose quelque chose.

On économisera de l’eau en été et du combustible en hiver par solidarité, pour que chacun en ait assez. Parce qu’il faudra se serrer les coudes.

Et on aurait tout intérêt à commencer dès aujourd’hui, à mon avis, à (ré)apprendre à se serrer les coudes.

A chacun son ego ?

Vous constatez peut-être que le rythme de publication sur ce blog tend à diminuer.

Son auteure a ressenti le besoin, pendant la période très particulière du confinement, de poster quelque chose quotidiennement pour se donner un rythme, des repères, une routine.

Maintenant que la vie a repris son cours presque normal, ce besoin d’expression quotidienne est moins pressant.

Surtout, une question : qui suis-je pour amener encore des réflexions de plus, parmi toutes celles existant déjà ?

Est-ce juste de vouloir encore créer un projet de plus, pour pouvoir prétendre amener sa pierre à l’édifice, alors que des tas d’initiatives plus géniales les unes que les autres existent et ne demandent que des idées, des forces vives et de l’enthousiasme pour se développer ?

En regardant autour de moi, j’ai le sentiment que tout le monde veut aujourd’hui créer son projet : un blog, une marque de cosmétique naturelle, une chaîne youtube, un livre,… pour contribuer à la sensibilisation du grand public à l’urgence climatique.

Je me demande si c’est une bonne chose. Chaque projet nécessite des idées, de l’énergie, des moyens financiers, une stratégie de communication – plus ou moins bien ficelée – et/ ou de marketing, pour se faire connaître, et tirer un peu la couverture à soi.

Je me demande si on ne devrait pas mutualiser toutes ces bonnes intentions pour créer des projets plus vastes, plus ambitieux, en se nourrissant des synergies que nous développerions.

Cela reste aujourd’hui pour moi une question sans réponse. Qu’en pensez-vous ?

Alors… déconditionnons-nous!

Hier soir, j’ai bu un verre avec une connaissance.

Nous parlions d’écologie, de ce que nous pouvions faire pour changer quelque chose à cet incroyable défi qu’est celui de l’urgence climatique.

Mon interlocuteur a bien entendu commencé à dire que les gouvernements et les politiciens « n’avaient qu’à… », jusqu’à ce que j’avance qu’à mon sens, les efforts devaient être pris par tou-te-s, à tous les niveaux, dans tous les domaines et donc que nous, citoyens, avions aussi notre rôle à jouer.

Il a alors rétorqué que bien sûr, nous petits (il a insisté sur le « petits ») citoyens pouvaient bien trier leurs déchets ou acheter des produits locaux et de saison, mais que nous étions tellement conditionnés (à faire nos courses en supermarché, à voyager en avion, et j’en passe) que c’était vraiment difficile.

J’ai trouvé cette formulation tellement fataliste. Nous sommes conditionnés, alors nous ne pouvons rien faire de plus.

Si nous sommes conditionnés, alors… déconditionnons-nous !

Par la curiosité.

Par l’exploration.

Par l’expérience d’autres manières de vivre, de consommer, d’être en lien.

Par l’envie de découvrir.

En affutant notre esprit critique.

Ce n’est qu’en développant ces qualités, à mon sens, que nous allons trouver des solutions.

Et pas en recyclant sagement nos bouteilles de P.E.T et en évitant d’acheter des bananes au supermarché.

PS: Les formations d’Envol en Vert, notamment “Entamer sa transition écologique pas à pas… à la maison“, vont tout-à-fait dans cet esprit !

Et si…

Dans le foisonnement d’initiatives et de projets qui dépeignent le “monde d’après”, il y en a un que je trouve particulièrement parlant:

Et si… d’Alternatiba

Des dizaines d’auteurs, penseurs, scientifiques et illustrateurs racontent en mots en en images comment pourraient devenir nos modes de consommer, de travailler, de produire, d’habiter, dans un futur relativement proche.

C’est joli, onirique par endroits, mais aussi très concret et pratico-pratique.

A chaque récit, on trouve aussi des pistes concrètes d’action, accessibles à chacun de nous.

Laissons-nous emporter par ces histoires… et contribuons à les renforcer, à les façonner, à leur donner vie…

Déconfiner la paresse

Je suis tombée hier sur une vidéo relayée par plusieurs de mes contacts sur les réseaux sociaux :

Réveillons-nous

Au début, je me suis dit, mais pourquoi est-ce qu’on avance toujours les mêmes chiffres, les mêmes idées et les mêmes arguments lorsqu’on parle d’écologie ou de ce fameux « monde d’après » ?

Et puis, le message a pris un angle particulier au bout de quelques petites minutes,

Axé sur la génération Y qui doit rattraper les âneries de ses aînés,

Et une réflexion intéressante sur les apprentissages que nous avons chacun mené pendant le confinement pour passer le temps.

J’ai retenu cette jolie tournure : Il faudra déconfiner notre paresse,

S’armer de courage

Car il y a du travail.

Au final, une démarche artistique et poétique que j’ai trouvée subtile et touchante.

Qu’en pensez-vous ?

Un peu de curiosité

Cet été, pour celles et ceux qui souhaitent partir en vacances, il faudra se rabattre sur le tourisme national.

Ou au mieux, sur les pays limitrophes.

Une contrainte qui va cependant tout à fait dans le sens d’un tourisme durable…

Partir moins loin, sans prendre l’avion,… (Pour approfondir le sujet, n’hésitez pas à suivre ma formation Voyager autrement)

Du tourisme en Suisse donc.

J’ai déjà entendu des voix qui disaient : « Mais alors, ça va être dur de trouver un hébergement, si tout le monde voyage en Suisse » ou «  Cela va être bondé partout ! »

Déjà, n’oublions pas que si les Suisses voyageront en Suisse, les touristes étrangers seront absents.

Donc, pas tant de monde que ça.

Et puis, personne ne vous demande d’aller là où tout le monde va.

On peut profiter de l’air de la montagne sans aller à Verbier ou à Zermatt, tout comme on peut flâner au bord du lac ailleurs qu’à Ouchy.

Il y a sans doute une qualité qu’il nous faudra développer dans les années à venir, c’est la curiosité.

Curiosité de voir ce qu’il y a ailleurs, curiosité de ne pas faire comme tout le monde, curiosité de se demander ce que l’on va chercher quand on part en vacances,…

Cet été, laissez-vous emporter par votre curiosité…