Et vous, quelle est votre utopie ?

Hier soir, j’ai écouté un podcast intitulé « Comment lire et écrire pour créer un autre futur : l’utopie » sur le site d’Edeni, avec Julien Vidal et Sandrine Roudaut, auteurs d’ouvrages sur la transition écologique.

Sandrine Roudaut disait à la fin de la discussion, qu’il serait bien qu’à l’avenir, au lieu que l’on se présente par le métier qu’on fait, on puisse se présenter en exposant quelle est notre utopie

Pour rappel, étymologiquement, l’utopie signifie « ce qui n’a pas de lieu ». Cela peut donc être un projet, une nouvelle démarche, une nouvelle façon de voir les choses.

Ce n’est pas (forcément) un monde idéal, un truc bisounours et tout joli, c’est juste quelque chose qui n’existe pas encore et qu’un-e individu décide de créer, de mettre au monde.

Et vous, quelle est votre utopie ?

N’hésitez pas à l’indiquer en commentaire !

L’écologie, pas qu’un truc de bobos

Ce matin, en passant à pied devant une institution d’aide sociale, j’ai attrapé au vol une bribe de dialogue entre deux bénéficiaires : « Non, mais laisse tomber, moi j’aurais plus jamais de voiture, c’est tellement pas écologique ! »

J’ai trouvé ça touchant, parce qu’on croit souvent que l’écologie est une préoccupation de riches, un truc de « bobos » et que les personnes qui connaissent des difficultés ont bien d’autres soucis que de penser à ça.

Et cet anecdotique exemple démontre absolument le contraire. (Même si je ne connais pas l’histoire de ce monsieur qui s’exprimait, et que vous m’excuserez de faire des raccourcis un peu rapides).

Cela m’a fait penser à un voyage que j’avais fait en 2014 dans les Balkans.

Arrivée dans le Nord de la Grèce, j’avais passé une soirée avec un jeune indigène, qui me racontait qu’il s’était mis au covoiturage tellement l’essence coûtait chère.

Il ne pouvait simplement pas payer son carburant alors qu’il devait traverser l’agglomération de Thessalonique chaque jour pour se rendre au travail (et que les transports publics n’étaient pas légion…).

Il ne faisait pas de covoiturage parce qu’on lui disait que c’était bien d’en faire pour sauver la planète.

Ni que c’était un truc sympa de bobo.

Il faisait du covoiturage juste parce qu’il n’avait plus le choix (mais il admettait que c’était très sympa J)

Je crois qu’on n’a pas encore conscience d’à quel point vivre de manière respectueuse de l’environnement permet de faire baisser nos factures…

Si cela vous intéresse, ma formation Vivre écolo sans se ruiner ! est toujours disponible !

Lors d’une période telle que celle que nous vivons actuellement, où beaucoup peuvent se sentir dans une certaine incertitude financière,

et que nous avons un peu plus de temps que d’habitude parce que plein d’activités sont annulées,

ce peut être le bon moment pour se pencher sur la question !

N’hésitez pas !

Arrêter de lutter?

Je suis assez fascinée par l’ouvrage de Bertrand Piccard, Changer d’altitude, que je lis actuellement.

Un livre de développement personnel qui m’accroche beaucoup plus que la plupart des ouvrages de ce type que j’ai pu lire par le passé.

Un passage m’a particulièrement marqué:

“Nous perdrons notre temps et notre force à essayer de supprimer le mal. Notre quête devrait se limiter à trouver le moyen de nous en libérer. Dans cette optique, les pacifistes perdent autant d’énergie pour supprimer la guerre que les écologistes pour préserver la nature.

Faudrait-il alors arrêter tout combat, tout militantisme, tout effort de changer le monde?

L’auteur poursuit: “L’aide humanitaire ou la protection de l’environnement ne devraient pas croire à l’utopie de rendre l’humanité plus heureuse et le monde plus beau, car c’est impossible tant que nous restons au niveau de la dualité terrestre. (…) L’homme ressemble à un pantin dont les ficelles sont mal réglées, et c’est à ce niveau-là qu’il faudrait travailler. Le but ne devrait pas être de chercher à améliorer le monde, mais de créer les meilleures conditions possibles pour que l’homme puisse évoluer.

Je ne sais pas encore précisément ce que je pense de tout ça, mais je trouve le point de vue intéressant. Et vous? N’hésitez pas à répondre en commentaire!

(Ré)apprendre à se serrer les coudes

A priori, je ne pensais pas reprendre ce blog après l’été avec un sujet si polémique.

Je ne voulais même pas m’y atteler, à cette question, à n’importe quel moment de l’année.

Mais il y a là quelque chose qui bout en moi depuis quelques semaines déjà, et j’ai à cœur de l’écrire.

Voilà : avec ce Covid-19, et ce qu’on vit actuellement, il y a les pro- et les anti-masques.

J’ai en « amis » sur les réseaux sociaux quelques personnes qui appartiennent au second camp.

A chaque fois qu’ils/elles postent quelque chose, je sens que ça me tend.

Déjà parce que ce qu’ils/elles formulent a souvent quelque chose d’agressif et de négatif (appel au boycott, esprit d’opposition, insinuations complotistes, etc.)

Personnellement, je n’aime pas non plus porter de masque. Mais je ne veux pas appartenir au clan des anti-masques. En me demandant ce qui me heurte dans ce combat – un peu vain, à mon avis.

Et puis, j’ai compris.

Ce qui me tend, ce qui me heurte, c’est que ces anti-masques ont à mon sens, une seule et unique préoccupation : la défense de leur sacro-sainte liberté individuelle.

Ce n’est pas de porter un masque qui les dérange. Certain-e-s dénoncent l’absence d’efficacité certes, sur le plan sanitaire, mais ce qui leur pose problème, c’est le devoir d’obéissance. De soumission. A qui ? Pas à un groupuscule obscur ou à une entité aux intérêts privés, non : à l’Etat.

L’Etat même à qui on reproche souvent de ne pas faire, de ne pas faire assez, de se faire manipuler par de grandes entreprises et autres lobbys.

Ce qui me heurte, – et encore une fois je ne souhaite au fond pas raviver ce débat sur le Covid-19 dont on a un peu assez – , ce qui m’inquiète, c’est que le jour où l’on devra effectuer de vrais efforts, dans notre quotidien, pour survivre au changement climatique, le jour où l’on devra rationnaliser l’eau en été, limiter notre consommation de chauffage en hiver, ne plus prendre l’avion que pour des motifs de déplacement impérieux, etc., ce seront ces mêmes personnes qui revendiqueront leur liberté, leur confort, et le refus qu’on leur impose quelque chose.

On économisera de l’eau en été et du combustible en hiver par solidarité, pour que chacun en ait assez. Parce qu’il faudra se serrer les coudes.

Et on aurait tout intérêt à commencer dès aujourd’hui, à mon avis, à (ré)apprendre à se serrer les coudes.

A chacun son ego ?

Vous constatez peut-être que le rythme de publication sur ce blog tend à diminuer.

Son auteure a ressenti le besoin, pendant la période très particulière du confinement, de poster quelque chose quotidiennement pour se donner un rythme, des repères, une routine.

Maintenant que la vie a repris son cours presque normal, ce besoin d’expression quotidienne est moins pressant.

Surtout, une question : qui suis-je pour amener encore des réflexions de plus, parmi toutes celles existant déjà ?

Est-ce juste de vouloir encore créer un projet de plus, pour pouvoir prétendre amener sa pierre à l’édifice, alors que des tas d’initiatives plus géniales les unes que les autres existent et ne demandent que des idées, des forces vives et de l’enthousiasme pour se développer ?

En regardant autour de moi, j’ai le sentiment que tout le monde veut aujourd’hui créer son projet : un blog, une marque de cosmétique naturelle, une chaîne youtube, un livre,… pour contribuer à la sensibilisation du grand public à l’urgence climatique.

Je me demande si c’est une bonne chose. Chaque projet nécessite des idées, de l’énergie, des moyens financiers, une stratégie de communication – plus ou moins bien ficelée – et/ ou de marketing, pour se faire connaître, et tirer un peu la couverture à soi.

Je me demande si on ne devrait pas mutualiser toutes ces bonnes intentions pour créer des projets plus vastes, plus ambitieux, en se nourrissant des synergies que nous développerions.

Cela reste aujourd’hui pour moi une question sans réponse. Qu’en pensez-vous ?

Créativité et esprit d’innovation

Hier soir était diffusée sur Léman Bleu la soirée d’ouverture du prix IDDEA, annonçant les 15 projets sélectionnés de cette édition 2020.

Le prix IDDEA (Idées de Développement Durable pour un Environnement d’Avenir) récompense chaque année trois projets d’entreprises répondant à ces critères : économiquement viable, écologique et socialement utile.

Cette soirée s’est vue confinée à la télévision, au vu des circonstances.

Le président de l’association IDDEA, Christophe Barman, exposait que le comité avait hésité quelque peu à maintenir cette édition, au vu du contexte actuel.

En effet, le concours comprend tout un processus de formation à l’entrepreneuriat pour les porteurs de projets sélectionnés.

Mais M. Barman a insisté sur le fait que le comité avait reçu tellement de projets cette année (plus que les années précédentes), qu’il ne lui avait pas fallu longtemps pour décider du maintien de cette édition.

Bien sûr que l’urgence climatique se fait toujours plus pressante.

Mais il semblerait encore une fois que cette période de « pause forcée » qu’était ce confinement nous a rendu particulièrement créatifs et innovants.

Une leçon à retenir, peut-être ?

Action-réaction

Je crois que je n’ai jamais signé autant de pétitions qu’en cette période de confinement.

Bien sûr que cette période était propice à la réflexion, à la remise en question, à la redéfinition de certaines priorités.

Bien sûr que nous avons vécu des situations inédites, inattendues, cacophoniques, et que les décisions de certains pouvaient ne pas plaire à d’autres.

Mais parfois, je trouve qu’il est bon de laisser un peu de temps pour que certaines nouvelles habitudes puissent s’ancrer.

En Ville de Genève, de nouveaux tronçons de pistes cyclables ont été peints en quelques heures, la semaine dernière, pour encourager les gens à choisir la mobilité douce pendant le déconfinement.

(Ce qui est génial, soit dit-en passant, surtout quand celles-ci sont peintes sur des axes hyper-dangereux de l’hyper-centre, et qu’on peut bien se demander pourquoi ces pistes cyclables ne sont installées que maintenant).

Ce week-end, une pétition tournait déjà pour que les automobilistes n’empiètent pas sur ces nouvelles pistes cyclables et que celles-ci puissent être maintenues après leurs 60 jours d’existence provisoire.

Ce soir, des cyclistes se rassembleront en masse pour défendre ces nouveaux tronçons qui leur sont dédiés et se faire voir des automobilistes.

Peut-être que trois ou quatre jours ne sont pas suffisants pour faire accepter ces nouveaux aménagements par les automobilistes attachés à leur sacro-sainte voiture, aménagements qui font en effet perdre un peu de place à la mobilité motorisée individuelle.

Action-réaction.

En même temps, peut-être que réagir tout de suite est nécessaire. Mais je me demande si cette avalanche de pétitions et de revendications que l’on connaît depuis deux mois ne sera pas, au bout d’un moment, contre-productive. Je ne sais pas. Je pose ça là.

Une question de mots

Ce matin, je lisais une interview d’Alain Damasio, un auteur français de science-fiction, qui portait un regard sur la situation que nous vivons actuellement avec le confinement.

Il évoquait notamment certains aspects de « surveillance de masse » qui auraient tout à fait leur place dans un roman dystopique.

Et puis, il évoquait l’importance des mots et de la communication dans le contexte actuel, notamment pour éviter de répandre un climat de peur généralisé.

En étendant cette question du langage aux autres luttes à venir, il répondait ceci :

« Dire ‘décroissance’ est moins riche que de parler de ‘poussée du vivant’, de ‘croissance de nos disponibilités’.

Dire ‘le vivant’ est très différent que de dire ’la nature’ qui signifie déjà la coupure. »

Et de conclure :

« Ça ne porte pas le même imaginaire, ça n’ouvre pas aux mêmes libertés. »

J’ai trouvé ce passage tellement intéressant… De manière générale, je trouve important de réfléchir à la portée des mots, et alors de choisir le bon terme pour exprimer vraiment ce que l’on cherche à partager.

Mais je trouve intéressant de penser à utiliser des termes un peu neufs, peut-être pour leur effet de surprise.

Car il y a des mots qui braquent les esprits, soit parce qu’ils sont mal compris (je pense à décroissance), soit parce qu’ils sont tellement utilisés dans tellement de contextes qu’ils en perdent leur sens initial (je pense à développement durable, par exemple, qu’on a un peu délaissé).

Et vous, quels sont les mots ou les expressions qui délient votre imaginaire ?

Vivre avec

Dans le contexte du coronavirus, maintenant que nous vivons les premiers pas du déconfinement et anticipons les étapes à venir, on nous dit que ce déconfinement ne signifie pas un retour à la normale mais qu’il faudra, pour quelques temps encore, vivre avec cette maladie.

Hier soir, je regardai un événement en ligne, intitulé « Dans quel monde voulons-nous vivre ? », organisé par Sparknews et la Fondation Elyx. Cette soirée regroupait plusieurs intervenants de tous horizons, dont beaucoup d’artistes, et interrogeait trois thématiques dans le cadre de tables rondes virtuelles.

Lors d’une table ronde, Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du GIEC, parlait de nos fragilités, ou de nos vulnérabilités, qui sont l’opposé de la résilience, et qu’il fallait les observer et les prendre en considération pour pouvoir agir dessus.

Et puis, elle a dit un peu plus tard : « Les choses qu’on a provoquées, il faudra vivre avec », en évoquant tous les torts que l’être humain (a) fait subir à la planète, et qui risquent bien un jour, si ce n’est pas déjà fait, de se retourner contre lui.

Alors, oui, semble-t-il que nous devons désormais composer avec de nouvelles donnes, que ce soit en matière de santé ou de climat. Mais combien de temps réussirons-nous à « vivre avec » ces réalités inédites, sans retomber dans la facilité de la manière dont nous avons toujours vécu ?

Décloisonner les idées

Cet article est le premier de ce blog.

Avant, Envol en Vert était un site statique avec du contenu d’information et de réflexion amené régulièrement, mais relativement statique lui aussi.

Ensuite, Envol en Vert est devenu – et est toujours ! – une plateforme de formations en ligne, et proposait à sa petite communauté de lui envoyer quotidiennement une information ou une réflexion sur différents axes permettant d’emprunter la voie (ou d’aller plus loin dans) la transition écologique.

Dès aujourd’hui, ces réflexions et ces inspirations quotidiennes se rendront plus visibles, ici.

Pour encourager les individus à s’intéresser à la question écologique, il faut décloisonner les réflexions, ne pas les enfermer entre les voies rigides d’une boîte mail passant à une autre boîte mail, mais les poser sur la place publique.

Le contenu proposé ici est un point de vue, parmi mille autres points de vue.

La volonté est de diffuser de l’information, des ressources, des messages, des idées, pour que chacun prenne ce qu’il a à prendre, en fonction de ses intérêts et de son état d’esprit du moment.

N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez des références supplémentaires sur un élément, si vous avez besoin de conseils sur un point en particulier, je vous répondrai avec plaisir dans la mesure de mes connaissances et compétences.

Par contre, ce blog ne se veut pas un énième lieu de débat public où des réponses à des polémiques seraient lancées à tort et à travers.

Diffusion des idées, oui, mais en toute sobriété.

Bienvenue et bonne lecture !

Stéphanie