Les hauts-le-coeur du tout-Internet

Pendant ces deux mois de confinement, mon rapport à Internet a beaucoup varié : d’une sorte de nécessité absolue au début du confinement pour me sentir en contact avec mes proches, à un fort ras-le-bol après plusieurs semaines, tellement tout a lieu maintenant dans la sphère virtuelle.

Ce week-end, la foire agricole bio de Moudon devait avoir lieu. Elle a lieu quand même, mais en streaming. Et cela m’a attristé. J’y étais allée, il y a deux ou trois ans, sous un soleil radieux. J’avais adoré le lieu, l’ambiance, m’asseoir sur une botte de paille pour écouter un concert improvisé, poser des questions aux agriculteurs, aux viticulteurs et aux horticulteurs, manger une assiette végétarienne à s’en relever la nuit, déguster du vin, flâner entre les stands pour acheter de la tisane d’herbes séchées ou des savons artisanaux, visiter l’exposition de machines agricoles, et juste sentir, sentir l’odeur de la campagne.

Je ne vais pas regarder la foire en streaming. Il y aura sûrement des interventions intéressantes, des analyses sur ce que les producteurs perdent en cette période de vie au ralenti, sur comment ils s’adaptent.

Internet ne permet de diffuser que des paroles, que des idées.

Pas de vie, pas d’odeurs, pas de goût, rien de sensoriel.

La pollution a drastiquement baissé pendant le confinement, mais quel va en être le coût environnemental, de ce streaming à foison ?

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