Une question de mots

Ce matin, je lisais une interview d’Alain Damasio, un auteur français de science-fiction, qui portait un regard sur la situation que nous vivons actuellement avec le confinement.

Il évoquait notamment certains aspects de « surveillance de masse » qui auraient tout à fait leur place dans un roman dystopique.

Et puis, il évoquait l’importance des mots et de la communication dans le contexte actuel, notamment pour éviter de répandre un climat de peur généralisé.

En étendant cette question du langage aux autres luttes à venir, il répondait ceci :

« Dire ‘décroissance’ est moins riche que de parler de ‘poussée du vivant’, de ‘croissance de nos disponibilités’.

Dire ‘le vivant’ est très différent que de dire ’la nature’ qui signifie déjà la coupure. »

Et de conclure :

« Ça ne porte pas le même imaginaire, ça n’ouvre pas aux mêmes libertés. »

J’ai trouvé ce passage tellement intéressant… De manière générale, je trouve important de réfléchir à la portée des mots, et alors de choisir le bon terme pour exprimer vraiment ce que l’on cherche à partager.

Mais je trouve intéressant de penser à utiliser des termes un peu neufs, peut-être pour leur effet de surprise.

Car il y a des mots qui braquent les esprits, soit parce qu’ils sont mal compris (je pense à décroissance), soit parce qu’ils sont tellement utilisés dans tellement de contextes qu’ils en perdent leur sens initial (je pense à développement durable, par exemple, qu’on a un peu délaissé).

Et vous, quels sont les mots ou les expressions qui délient votre imaginaire ?

Une réflexion sur « Une question de mots »

  1. Je suis moi aussi sensible aux mots que j’entends et que j’utilise. Merci ! J’adopte dès à présent la désignation “le vivant” et aussi “la croissance de nos disponibilités”. Je réfléchirai aussi à mes propres expressions…

Répondre à Parlatano Sophie Annuler la réponse

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